Son premier roman Au château d'Argol avait attiré l'attention d'André Breton mais c'est avec Le Rivage des Syrteset son refus de recevoir le prix Goncourt en 1951 qu'il s'est fait connaître du grand public. De son vrai nom Louis Poirier était  un ecrivain discret, il a développé une oeuvre en opposition avec la mode littéraire du Nouveau Roman et de l'Existantialisme. Ses oeuvres traduites dans 26 langues lui ont valu une consécration sans précédent de la critique littéraire.

Plus exacte que Chateaubriand, plus musicale que Stendhal, plus sensuelle que Proust son écriture visuelle et charnelle enchante. Qu'il s'agisse de de romans, de récits, de nouvelles ou d'autres genres littéraires, la précision de son écriture est toujours possédée de l'intérieur par la poésie. Sa lecture fut, pour reprendre la formule de Jran Carrière, un évènement qui m'est arrivé et qui résume bien à quel point un livre peut engendrer une passion dévastatrice.

Julien Gracq 3 rue du Grenier à Sel
aux éditions Ebod - Milano

C'est mon ami roger AIM, avec sa biographie sur Julien GRACQ, qui m'a fait découvrir un écrivain dont le monde médiatique en fureur ne parle plus mais qui compte, secrètement et amoureusement, de nombreux lecteurs. C'est au hasard des allées du Festival du Livre de Mouans-Sartoux, à quelques encablures de ma table de dédicace, que j'ai découvert un ami de lycée qui a suivi une formation scientifique et technique parallèle à la mienne. L'industrie aéronautique et  l'enseignement des Sciences Industrielles ne nous ont pas tenus à l'écart du besoin d'universalité qui s'empare des honnêtes hommes dans un chemin de vie : la passion de la lecture puis, plus tardivement de l'écriture, s'est emparée de nous. Roger AIM m'a transmis le virus : Le Rivage des Syrtes a été ma première passion. Les autres viendront, pas à pas, histoire de déguster les meilleures pages de la littérature française du XXe siècle.

"On ne relit pas Julien Gracq, on ne cesse de le lire".